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Greenwashing : "il faut toujours se méfier des marques qui sauvent le monde"

Greenwashing : "il faut toujours se méfier des marques qui sauvent le monde"

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Comment détecter et fuir le greenwashing dans le secteur de la mode ? Christophe Cordonnier, co-fondateur de la marque de vêtements outdoor Lagoped, nous partage ses conseils.
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Couverture e-book greenwashing

📢 C'est quoi, le greenwashing ? Comment des entreprises engagées travaillent d’arrache-pied pour éviter cet “éco-blanchiment” présent à tous les coins de rue ? En tant que consommateurs et consommatrices, comment l’éviter ? Le sujet vous intéresse ? Téléchargez notre e-book en vous inscrivant à la newsletter de Bien ou Bien !

Pour réaliser cet e-book, nous avons recueilli les témoignages, conseils et bonnes pratiques de marques engagées... À l'image de Lagoped, marque de vêtements outdoor pour la randonnée, l'alpinisme, le ski ou encore l'escalade. Christophe Cordonnier, co-fondateur, répond à nos questions.

Pour vous, c’est quoi le greenwashing ?

C'est mentir. La définition de ce mot est "dissimuler, déguiser volontairement la vérité, nier ou taire ce qu'on devrait dire."

Dans le secteur de la mode en particulier, quels sont vos conseils pour détecter le greenwashing ? Quels sont les principaux écueils à éviter ?

Se poser 3 questions simples : quelles sont les matières utilisées ? Où sont-elles fabriquées ? Où est assemblé le produit vendu ? Si ces renseignements n'apparaissent pas clairement sur le site de la marque, c'est qu'il y a un loup.

Ensuite, acquérir un peu de connaissances sur le textile est utile : l'éco-responsabilité est parfois contre-intuitive et le prix élevé n'est pas toujours un bon indicateur. On peut le faire en lisant les sites de certaines marques très engagées ou via la presse. Par exemple, un tee-shirt en coton bio made in France : le coton, même bio, est très impactant et vient de loin. Or, une plus grande partie de l'impact d'un tee-shirt est générée lors de la fabrication du tissu.

De manière générale, il faut toujours se méfier des marques qui sauvent le monde ou qui mettent énormément en avant leur côté écoresponsable. Le dire permet d'augmenter les ventes de 15%. Donc ce n'est pas toujours dit à bon escient...

Avez-vous d’autres réactions sur le sujet ?

Aujourd'hui, toutes les marques se disent écoresponsables, ce qui rend encore plus difficile l'exercice de trouver celles qui le sont vraiment. Toutes les marques historiques sont en fait en transition et communiquent sur quelques pièces sur lesquelles elles font un petit effort, mais ne changent pas réellement leur manière de procéder car elles sont liées par leurs marges et leur réseau historique de fournisseurs.

Bien fabriquer coûte beaucoup plus cher. Parce qu'il y a un meilleur partage avec tous les intermédiaires en amont (filateur, tisseur, teinturier, couturiers) et la satisfaction de l'application de normes sociales et environnementales élevées. Et il faut soutenir les entreprises qui font bien dès le départ, car elles s'engagent sincèrement, souvent avec des marges plus faibles pour compenser une partie de l'écart de prix avec les marques historiques. Donc les clients en ont plus pour leur argent.

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À propos de l'autrice
Lucie de la Héronnière
Responsable éditoriale
Lucie a travaillé pendant une dizaine d'années pour la presse et l'édition. Sa spécialité ? L'alimentation et ses enjeux. Pour Bien ou Bien, elle plonge désormais dans toutes les facettes de la consommation responsable.