Comme le rapporte Le Monde, la restauration à emporter génère chaque année en France plus de 220 000 tonnes d’emballages. La loi Anti-Gaspillage et pour une Économie Circulaire (AGEC), prévoit plusieurs dispositifs pour réduire toutes ces barquettes, gobelets et autres boîtes à usage unique en plastique et/ou en carton, dans ce secteur en plein boom. 

Depuis le 1er janvier 2021, nous pouvons donc en théorie venir avec nos propres contenants réutilisables, pour emporter des repas et des boissons. Les entreprises doivent même proposer un tarif réduit sur les breuvages, lorsqu’un client vient avec son propre gobelet ou mug. Est-ce que tout cela est bien appliqué ? Pas vraiment, selon le rapport de No Plastic In My Sea. 

Pour rédiger ce document (disponible ici), l’ONG a envoyé des questions à 42 chaînes (seules 6 ont répondu) et réalisé une enquête de terrain dans 102 établissements appartenant à 41 grandes enseignes. Comme le précise No Plastic In My Sea, cet échantillon n’est “pas statistiquement représentatif des 48 8000 points de vente recensés en France”, qui incluent beaucoup d’indépendants et de petites enseignes (sans doute plus ouverte sur le sujet), mais permet de constater “les grandes tendances, à commencer par une faible connaissance de la loi”. 

Tout d’abord, “se faire servir de la nourriture dans un contenant réutilisable reste très difficile, malgré la loi (possible seulement dans 30% des restaurants visités et souvent pour une partie limitée des plats)”. En ce qui concerne les liquides, 59% des établissements visités ont refusé d’utiliser les contenants réutilisables… De plus, “la réduction financière prévue n’est pas appliquée. Seules 5 enseignes l’appliquent, avec des montants entre 5 centimes et 50 centimes”. 

Se faire servir de la nourriture dans un contenant réutilisable reste très difficile, malgré la loi (possible seulement dans 30% des restaurants visités et souvent pour une partie limitée des plats).

Enfin, notons que la loi AGEC prévoit aussi la possibilité de bénéficier d’une eau potable fraîche et tempérée gratuite. Et ce, avec une indication visible de cette information sur une affiche ou sur la carte… Mais, selon cette enquête, ce droit est généralement tout bonnement passé sous silence. 

Alors, que faire ? L’ONG fait des recommandations aux restaurants (lever les freins logistiques et sanitaires, assouplir les process...), aux pouvoirs publics (mieux informer, engager des discussions avec les enseignes de restauration pour mieux faire appliquer la loi…) et à nous, consommateurs et consommatrices. Par exemple, on peut simplement limiter “le recours à la restauration à emporter si aucune solution n’est mise en place pour réduire les déchets à usage unique” ou encore adopter des ustensiles réutilisables. L’association Zero Waste France a aussi développé un outil bien utile : sur cette carte, on peut localiser des solutions zéro déchet aux quatre coins de la France, et notamment les lieux qui acceptent les contenants réutilisables.