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Manger moins de viande pour "concilier nutrition et climat"

Manger moins de viande pour "concilier nutrition et climat"

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Diviser par deux notre consommation de viande et manger plus de protéines végétales : dans un rapport publié cette semaine, deux associations expliquent que ces mesures permettraient de limiter grandement nos émissions de gaz à effet de serre, tout en améliorant notre santé. Pour elles, les enjeux environnementaux doivent être pris en compte dans les recommandations nutritionnelles officielles et il est urgent "de se doter de politiques publiques pour des régimes sains et durables". 
Photo de Shelley Pauls sur Unsplash

Aujourd'hui, 22% de l'empreinte carbone nationale dépend de l'alimentation. Dans ce contexte, comment concilier nutrition et climat ? C'est la question posée par une étude publiée ce mardi 20 février par l'ONG Réseau Action Climat et la Société Française de Nutrition (SFN), fournissant des données scientifiques inédites sur les régimes alimentaires.

Moins de viande, plus de légumineuses

La principale conclusion est simple : "réduire de 50% la consommation de viande [par rapport à la moyenne française actuelle, ndlr] permettrait d’atteindre les objectifs climatiques de la France tout en améliorant la santé de la population". La consommation de viande par habitant, en légère hausse, est actuellement deux fois supérieure à la moyenne mondiale. Il faudrait donc limiter les plats carnés et "consommer davantage de fruits et légumes, de légumineuses, de fruits à coque et de produits céréaliers complets qu’aujourd’hui, avec une consommation modérée d’œufs et de produits laitiers, et une forte diminution des produits gras, sucrés et/ou salés".

Selon le rapport, ces changements permettraient de réduire les impacts environnementaux de nos assiettes (et notamment les émissions de gaz à effet de serre) et d'améliorer nos apports nutritionnels, en diminuant les risques de pathologies comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires ou certains cancers.

Une politique publique de l'alimentation durable ?

Comment faire ? En pratique, l'étude recommande la prise en compte des enjeux environnementaux dans le Programme National Nutrition Santé, ce programme de recommandations officielles de consommation alimentaire (comme les fameux "Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour" ou "évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé"). Parmi nos voisins européens, de nombreux pays intègrent déjà cette dimension à leurs guides alimentaires officiels.

Pour le moment, le PNNS recommande de "privilégier la volaille et limiter les autres viandes (porc, bœuf, veau, mouton, agneau, abats) à 500 g par semaine" et de "limiter la charcuterie à 150  g par semaine"... Soit un total de 650  g maximum par semaine, sans compter la volaille (pour laquelle aucune limite n'est définie) ! Cela va sembler encore beaucoup aux végétariens et végétariennes, mais les deux associations préconisent une recommandation officielle à 450 g de viande maximum par semaine, incluant l'ensemble des viandes.

Enfin, pour le Réseau Action Climat, "la diminution de la consommation de viande doit s’accompagner de politiques pour orienter la demande vers de la viande de meilleure qualité et produite de façon durable sur nos territoires", avec un accompagnement gouvernemental des éleveurs et éleveuses dans cette transition vers des systèmes de production plus durables.

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À propos de l'autrice
Lucie de la Héronnière
Responsable éditoriale
Lucie a travaillé pendant une dizaine d'années pour la presse et l'édition. Sa spécialité ? L'alimentation et ses enjeux. Pour Bien ou Bien, elle plonge désormais dans toutes les facettes de la consommation responsable.

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