En France, l'impact environnemental du numérique continue d'augmenter
En France, l'impact environnemental du numérique continue d'augmenter
Pas de surprise, en 2 ans, l'impact environnemental du numérique n'a pas diminué, selon les chiffres de l'ADEME. Il a même largement augmenté :
29,5 MtCO2e (millions de tonnes équivalent CO2) de gaz à effet de serre émises en 2022, soit un peu moins que les émissions totales du secteur des poids lourds. Ce chiffre a doublé depuis 2020 (17 millions de tonnes).
Le numérique représente 4,4% de l'empreinte carbone du pays en 2022.
À noter : 50% de l'empreinte carbone du numérique est liée à la fabrication et aux fonctionnement des terminaux (téléviseurs, ordinateurs, smartphones...). Et 117 millions de tonnes de ressources ont été utilisées en 2022 pour produire ces équipements (métaux, minerais, plastiques...).
11% de la consommation électrique du pays est liée au numérique.
Cette forte augmentation de l'empreinte carbone est liée à la prise en compte d'enjeux qui n'avaient pas été identifiés pour la précédente étude (comme l'hébergement des données dans des data centers à l'étranger). Mais aussi par "la multiplication et l’intensification de nos usages. Notre quotidien est fait de visioconférences, de réseaux sociaux, de streaming, de documents partagés sur des clouds… Et de nouveaux services digitaux ne cessent de s’y ajouter". À garder aussi en tête : ces tout derniers chiffres datent de 2022... Soit avant le boom de l'IA générative.
"Un développement plus responsable du secteur"
Sans mesures prises, cet impact devrait donc croître de manière exponentielle. Alors, que faire ? L'ADEME préconise "un développement plus responsable de ce secteur". Comment ? Première réponse : "prolonger la durée de vie des appareils et résister aux sirènes de la nouveauté" en évitant de racheter des équipements encore utiles. Et, du côté des fabricants : lutter contre l'obsolescence programmée, développer le reconditionnement industriel, améliorer la réparabilité et plus largement entrer dans des démarches d'éco-conception systématiques.
Mais, pour l'ADEME, ceci ne suffira pas à "compenser notre consommation effrénée de services numériques". L'Agence pour la Transition écologique nous invite donc à "prioriser nos usages". Pour le secteur de l'industrie, il s'agirait de fuir les fausses bonnes idées : par exemple, "ce n’est pas un nouvel outil de pilotage énergétique qui va réduire le bilan carbone d’une usine, si rien n’est fait pour en isoler les conduits de vapeur ou électrifier les chaînes de production". Et pour nous, consommateurs et consommatrices ? L'ADEME recommande tout simplement plus de sobriété numérique.
👉 Pour en savoir plus, lire l'avis de l'ADEME : Numérique & environnement : entre opportunités et nécessaire sobriété (janvier 2025).