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Globe-trotteurs : comment se déplacer ?

Globe-trotteurs : comment se déplacer ?

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Comment se déplacer loin ? L'avion reste la solution avec le plus d'impact environnemental.

[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #10 : Vacances écolo, mode d'emploi, réalisé par ID L'Info Durable.]

Plaisir coupable des voyageurs écolos ? L’avion reste difficile à abandonner pour nombre de globe-trotteurs. Mais peut-on vraiment faire du tourisme responsable en continuant à voler au kérosène ? Difficilement, pour Guillaume Cromer de l’association Acteurs du Tourisme Durable : "Il faut regarder la réalité des chiffres : faire un voyage à Bali émettant trois tonnes de CO2 n’est plus possible".

De l’autre côté du spectre, certains avanceront l’argument de l’importance du voyage comme outil de découverte du monde, de nouvelles cultures, d’ouverture à l’autre... Parfois même de prise de conscience des enjeux environnementaux. Mais désormais, les voyages itinérants sont à portée de main, tout comme le dépaysement : train, bateau, vélo, marche à pied, on peut aller relativement loin par le biais d’autres moyens de transport.

En outre, si éviter l’avion reste la solution la plus conséquente de toutes en termes d’impact environnemental, le secteur se veut toutefois de plus en plus vert. En effet, les compagnies aériennes et acteurs de l’aviation travaillent à des solutions pour espérer atteindre l’objectif "Net Zero" fixé en 2050 : électrification, modernisation des flottes, utilisation de carburant durable pour remplacer le kérosène, compensation des émissions, mise en place de politique zéro déchet au sein des vols...

Quelles solutions pour limiter son impact en avion ?

VOYAGER LÉGER

Comme en voiture, des bagages moins chargés limiteront la consommation de carburant de l’appareil. Dans son rapport 'Air France 2030", la compagnie française estime par exemple qu’un seul kilo en moins "dans tous les avions de la flotte, c’est environ 69 tonnes de CO2 évitées chaque année".

CHOISIR DES VOLS DIRECTS

Les phases de décollage et d’atterrissage sont les plus consommatrices de kérosène et les plus émettrices de CO2. Mieux vaut donc éviter les escales. Une fois sur place, il est également préférable de privilégier les séjours longs, un moyen d’"amortir" son bilan carbone.

CHOISIR LA CLASSE ÉCONOMIQUE

Dès 2013, une étude de la Banque mondiale estimait que les passagers de première classe et de classe affaires généraient respectivement jusqu’à neuf et trois fois plus d’émissions que ceux de la classe économique. La principale raison : les premiers disposent de plus d’espace dans l’avion que les seconds, pour autant de carburant utilisé.

CHOISIR DE BONNES COMPAGNIES AÉRIENNES

Pressées par l’opinion publique et les cadres réglementaires, toutes les compagnies aériennes n’ont d’autre choix aujourd’hui que de mettre en place des mesures visant à limiter leur empreinte. Certaines cependant sont plus avancées que d’autres sur ces questions. Pour s’y retrouver, le moteur de recherches Skyscanner propose par exemple l’option "vols émettant moins de CO2".

Compenser ses émissions ? Attention...

Alors qu’en France, la récente loi Climat impose la compensation carbone aux vols nationaux, ce système est aujourd’hui démocratisé au sein de nombreuses compagnies. La plupart d’entre elles proposent notamment aux passagers de cocher une case à l’achat des billets : leurs émissions seront alors "compensées" par exemple à travers des programmes de reforestation.

Mais ce dispositif pose problème à de nombreux égards et apparaît finalement comme une "fausse solution". Une récente étude du Réseau Action Climat conclut par exemple à l’inefficacité du programme mondial Corsia, qui chapeaute les différents dispositifs de compensation carbone du secteur aérien. D’abord, puisque l’on parle simplement de "compensation" et non de "réduction" des émissions, loin des objectifs climatiques fixés par l’accord de Paris donc. Ensuite, parce qu’il apparaît que de nombreux programmes de reforestation mis en avant ne sont finalement pas tout à fait fiables. Il s’agirait donc d’un simple "vernis écologique" plutôt que d’un réel moyen de contenir la hausse des températures.

Comment se déplacer ? Quelques idées...

Outre l’avion, bateau ou train permettent désormais de se déplacer au-delà des frontières de son pays.

L’EUROPE EN TRAIN AVEC LE PASS INTERRAIL

Il permet aux résidents européens de partir aux quatre coins du continent grâce à un billet unique. Le pass interrail donne accès aux trains et ferrys permettant de relier 40 000 destinations à travers 33 pays... en évitant l’avion. Tandis que le train est considéré comme l’un des moyens de transport les moins polluants – avec seulement 0,3 % imputé au ferroviaire sur les 31 % de CO2 émis par le secteur des transports en 2019 – le pass Interrail se décline en différentes options. Le pass Global permet ainsi de passer par plusieurs pays en choisissant les trajets, le pass One Country permet d’en visiter un seul. Enfin, une offre sous forme de pack offre aux touristes une option « tout inclus » comprenant les trajets, hébergements, assurances et activités ainsi que des réductions.

DU BATEAU - STOP

Comme sur les routes, il est possible de faire du stop en mer. Le bateau-stop permet ainsi aux voyageurs d’embarquer à bord d’un voilier ou d’un quelconque autre navire en échange de services ou d’une rétribution. La co-navigation, tout comme le covoiturage, met en relation via des plateformes en ligne comme Vogavecmoi ou la Bourse aux équipiers - propriétaire de bateau et volontaire débutant ou confirmé. Une participation à la caisse de bord est généralement demandée pour financer la nourriture, le gasoil ou les autres frais de navigation.

CALCULER SON EMPREINTE CARBONE AVANT DE PARTIR EN VOYAGE

De nombreux outils en ligne existent aujourd’hui pour calculer son empreinte carbone. Dans le domaine du tourisme, le site de l’aviation civile le permet par exemple. D’autres, comme la Fondation Good Planet, calculent non seulement les émissions de CO2 des vols mais aussi celles des trajets en voiture et en train. Cependant, les résultats diffèrent souvent d’un calculateur à l’autre, puisqu’ils prennent en compte différents facteurs de pollution atmosphérique.

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=> Lire notre Guide du tourisme durable

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