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Les PFAS dans les vêtements, bientôt un lointain souvenir ?

Les PFAS dans les vêtements, bientôt un lointain souvenir ?

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Les vêtements qui résistent à l’eau et aux taches, c’est très pratique. Mais derrière ces super-pouvoirs textiles se cache souvent une famille de substances aux effets délétères : les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées. Un nom à rallonge pour un problème tout aussi long à faire disparaître. Bonne nouvelle, une récente loi s'attaque au sujet, notamment dans le domaine de l'habillement.
Photo de Lucie Capkova sur Unsplash

Les PFAS, c’est quoi ? Une très grande famille de plusieurs milliers de composés chimiques, utilisés pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou résistantes à la chaleur. On les trouve dans des milliers de produits du quotidien : emballages, ustensiles de cuisine, cosmétiques et donc vêtements. Leur atout principal ? Ils créent une barrière efficace contre l’eau, la graisse et la saleté. Leur défaut (de taille) ? Ils sont quasiment indestructibles. D'où leur surnom peu rassurant de “polluants éternels”

Des PFAS dans vos vêtements de sport

Dans la mode, les PFAS sont notamment utilisés pour imperméabiliser les vêtements d’extérieur, comme les vestes de pluie ou les vêtements outdoor. Lors d’un test réalisé en 2016, Greenpeace avait ainsi détecté la présence de composés perfluorés ou polyfluorés dans 90% des vêtements et équipements de sport testés. Mais on sait que ces substances peuvent migrer dans l’environnement… Puis dans le corps humain. 

Ce qui est une très mauvaise nouvelle, puisque l’exposition aux PFAS est associée à des effets néfastes sur la santé. “Les travaux scientifiques sur certains PFAS connus montrent qu’ils peuvent avoir des effets délétères pour l’être humain : augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, sur le foie, sur les reins, etc. Ils sont également suspectés d’interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire”, explique ainsi l’Anses, l’Agence de sécurité sanitaire de l’environnement, de l’alimentation et du travail.

Les travaux scientifiques sur certains PFAS connus montrent qu’ils peuvent avoir des effets délétères pour l’être humain.

Une bonne nouvelle quand même 

Heureusement, les choses bougent. En France, la loi du 27 février 2025 amène des interdictions progressives. Dès le 1er janvier 2026, les vêtements, chaussures et leurs imperméabilisants (excepté les vêtements et chaussures de protection, comme ceux des militaires ou des pompiers) contenant des PFAS seront interdits à la fabrication, à l’importation, à l’exportation et à la mise sur le marché. Ce sera aussi le cas pour les cosmétiques et les farts (pour les sports de glisse). En 2030, cette mesure sera étendue à tous les textiles (d’ameublement, par exemple).

C’est une bonne nouvelle, le secteur de l’habillement va devoir modifier certaines vieilles habitudes. Mais n’oublions pas que cette interdiction est limitée et ne concerne pas les casseroles, poêles et autres ustensiles de cuisine. 

Des marques pionnières

Certaines marques avaient cependant déjà pris les devants depuis longtemps, en renonçant à l’imperméabilité permanente et/ou en développant des alternatives. “À l’automne 2024, 99 % du volume en poids des matériaux Patagonia avec substances déperlantes est fabriqué sans ajout intentionnel de PFAS”, a ainsi annoncé la marque, après une démarche de plus de 15 ans.

Fondée en 2017, la marque de vêtements outdoor Lagoped n’a quant à elle tout simplement jamais utilisé de PFAS. Dans un article détaillé publié sur son site, l’équipe indique ainsi : “nous travaillons avec des partenaires engagés comme Sympatex, qui propose des membranes imperméables et respirantes sans fluor. Nos déperlants sont issus de technologies alternatives, respectueuses de l’environnement, garantissant une protection efficace sans impacter la santé de nos clients ni celle de la planète.”

Nos déperlants sont issus de technologies alternatives, respectueuses de l’environnement.

Les traitements utilisés étant par définition moins éternels, les clients et clientes sont invités à entretenir “la déperlance de leur vêtement avec un spray déperlant, qui ne contient évidemment pas de PFAS”. Et les résultats en termes d’imperméabilité, de respirabilité et d’étanchéité sont similaires à ceux des vêtements traités aux PFAS ! Comme quoi, les alternatives sont toujours possibles.

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À propos de l'autrice
Lucie de la Héronnière
Responsable éditoriale
Lucie a travaillé pendant une dizaine d'années pour la presse et l'édition. Sa spécialité ? L'alimentation et ses enjeux. Pour Bien ou Bien, elle plonge désormais dans toutes les facettes de la consommation responsable.
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