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"Avec Les extra-ordinaires, mon but est de diffuser un maximum le sac à pain réutilisable"

"Avec Les extra-ordinaires, mon but est de diffuser un maximum le sac à pain réutilisable"

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Avec sa marque Les extra-ordinaires, Marion veut nous aider à changer nos habitudes quotidiennes, pour passer plus facilement à une démarche zéro déchet. Son premier produit ? Un sac à pain réutilisable, entièrement composé de lin cultivé en France ou en Belgique et confectionné en Anjou.
Les extra-ordinaires

Découvrez les sacs à pain réutilisables Les extra-ordinaires !

C’est une histoire de bon pain et de zéro déchet. Marion Dewar, 36 ans, a grandi au cœur de la Normandie, avec ses parents agriculteurs. “Leur cheminement vers le bio s’est fait au fur et à mesure, au cours de mon adolescence. Cela a éveillé ma conscience écologique”, explique la jeune femme. Dans la famille, plusieurs autres piliers : le bien manger - et notamment le pain, frais et savoureux à tous les petits déjeuners et goûters, la mère de Marion tenant en plus une chambre d’hôtes ! - et l’action. “Mes parents étaient toujours plongés dans leurs projets. Cette envie d'entreprendre me titille depuis toujours”, souligne-t-elle. 

Après une école de commerce, elle travaille pendant 9 ans dans le conseil aux entreprises, sur des sujets de stratégie et de transformation, à Paris et à Lyon : “c’était très riche, j’ai beaucoup appris, mais je ne bossais pas forcément sur des sujets qui me tenaient à cœur… Quitte à y passer du temps, je voulais donner du sens à mon travail”. Ajoutez à cela une démarche quotidienne de zéro déchet avec son compagnon Charles. Et la naissance d’un premier enfant... Il y a un peu plus de trois ans, Marion et sa famille déménagent dans une petite ville au bord de la Loire, non loin d’Angers. Pour changer de vie personnelle… Et professionnelle. 

Sacs à pain Les extra-ordinaires
Les extra-ordinaires

Le projet se dessine peu à peu. “J’ai fait ce constat pratique : peu de gens utilisent un sac à pain en tissu, mais plus souvent les sacs en papier jetables proposés par les boulangeries. Sur ce geste pratique du quotidien, la transformation vers le réutilisable n’a pas encore eu lieu. J’ai donc voulu créer un bel objet qui donne envie de s’y mettre… Adossé à un projet engagé autour du Made in France”, dit Marion. Ce sera Les extra-ordinaires, pour changer nos habitudes et transformer le quotidien. 

Peu de gens utilisent un sac à pain en tissu. Sur ce geste pratique du quotidien, la transformation vers le réutilisable n’a pas encore eu lieu.

Le choix du lin

Marion planche alors sur les matières et les fournisseurs. “Je cherchais une fibre textile naturelle… Et j’ai eu un gros coup de cœur pour le lin. C’est une très bonne alternative au coton (qui lui pousse loin et demande beaucoup d’eau et de pesticides). 80% des cultures mondiales sont situées en Europe, entre la Normandie et Amsterdam. Même si le lin biologique est encore peu développé, c’est une culture écologique, locale, sans irrigation. C’est une fibre zéro déchet, puisque l’intégralité de la plante est utilisée”, loue Marion. Et bien sûr, c’est un tissu idéal pour cet usage : “le lin optimise la conservation du pain. C’est une matière qui protège de l’air et de la lumière, tout en étant respirante”. 

"80% des cultures mondiales de lin sont situées en Europe, entre la Normandie et Amsterdam".

Pour la fabrication, “faire du Made in France me tenait vraiment à cœur”, affirme l’entrepreneuse. Alors, à quelques incursions chez des voisins européens près, les fournisseurs sont principalement hexagonaux. On suit le fil depuis le départ ? Le lin ainsi est cultivé en France et en Belgique, puis tissé par un tisseur belge. À noter, tous les tissus portent le label Oeko-Tex Standard 100 (et ne sont donc nocifs ni pour la santé, ni pour l'environnement).

Ensuite, les cordons et les bandoulières réglables sont confectionnées, toujours en lin, par la Société Choletaise de Fabrication (une Entreprise du Patrimoine Vivant installée dans le Maine-et-Loire). Les vignettes tricolores sont tissées sur un métier à tisser Jacquard près de Troyes.

Le fil à coudre n'est pas en polyester conventionnel : c'est un fil issu de bouteilles en plastique recyclées, produit en Allemagne. On continue ? Pour les parties métalliques, la boucle vient des Ardennes françaises. Le bouton-pression, inventé dans l'Hexagone, n’est plus produit sur le territoire : celui-ci vient de Belgique. Enfin, toute la confection (de la coupe au contrôle qualité, en passant par le repassage) est assurée par un ESAT (Etablissement et Service d'Aide par le Travail, employant des personnes en situation de handicap) installé à 20 km de chez Marion. Voilà le beau chemin d'un sac à pain éthique !

Le lin optimise la conservation du pain. C’est une matière qui protège de l’air et de la lumière, tout en étant respirante.

Le Baroudeur, le Craquant et le Pochon

Au printemps 2021, les premiers sacs à pain Les extra-ordinaires sont lancés via une campagne de financement participatif sur Ulule. “C’était super pour tester l’intérêt des gens. J’étais contente d’aller bien au-delà de mon cercle : je ne connaissais pas du tout 30 à 40% des contributeurs et contributrices. Cela m’a donné confiance en mon projet”, observe Marion. On retrouve le Baroudeur (pour plusieurs pains, par exemple 3 ou 4 baguettes tradition, à porter facilement sur le dos ou l'épaule), le Craquant (idem, mais se porte plutôt à la main ou dans le creux du coude) et le Pochon (pour les pains spéciaux ovales ou rectangulaires). 

En novembre, son propre site est prêt et la marque intègre aussi des marketplaces. Pour ses clients et clientes, Marion n'hésite pas à décortiquer ses prix, forcément plus élevés qu'un sac en coton produit très loin. Elle précise : “C’est un produit durable et de qualité, qui va durer dans le temps. C’est aussi le prix d’un objet engagé, avec une fabrication française, une matière locale. Un prix qui permet de soutenir des entreprises et de rémunérer chaque acteur justement, en encourageant tout un écosystème”. 

En 2022, Marion élargit la gamme pour répondre à une demande : elle lance le Gourmand, plus adaptés aux gros pains au levain, parfois achetés à la coupe. Laurence, la responsable de l’atelier de couture de l’ESAT, lui propose de confectionner des chouchous avec les chutes de tissu : un pas de plus vers le zéro déchet ! En 2023, c’est une gamme en lin biologique (certifié GOTS) qui voit le jour.

Entrer dans les boulangeries

Qu’en disent les boulangeries ? “La plupart des professionnels sont très contents de voir arriver les sacs réutilisables, très faciles d’usage. De plus, il y a un sujet économique pour les boulangeries : les coûts du papier et donc des emballages ont fortement augmenté récemment". Depuis le début de l’année, la fondatrice développe aussi désormais une offre pour les entreprises : plus précisément pour des boulangeries engagées, notamment sur le sujet de la réduction des déchets, qui veulent commercialiser des sacs à pain avec leurs logos.

“Je veux continuer à sensibiliser les gens. D'ailleurs, les sacs de courses en plastique ont été interdits... Pourquoi pas les sacs à pain en papier ? Bon, je ne fais pas encore de lobbying...", rigole Marion. Et de conclure : "Mon but, c’est de diffuser un maximum la pratique du sac à pain réutilisable. Et d’ici quelques temps, d’aller vers d’autres objets du quotidien pour aider les gens à passer du jetable au réutilisable”. 

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À propos de l'autrice
Lucie de la Héronnière
Responsable éditoriale
Lucie a travaillé pendant une dizaine d'années pour la presse et l'édition. Sa spécialité ? L'alimentation et ses enjeux. Pour Bien ou Bien, elle plonge désormais dans toutes les facettes de la consommation responsable.

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