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Réduction du plastique : du réutilisable et de la déconsommation

Réduction du plastique : du réutilisable et de la déconsommation

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S’affranchir du plastique au quotidien tient en quatre clés essentielles : passer au réutilisable, faire durer ses produits, raisonner sa consommation et pour les déchets restants, trier correctement.

[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #9 : Comment vivre sans plastique ?, réalisé par ID L'Info Durable.]

La première étape consiste donc à limiter le contenu de sa poubelle. Il s’agit alors d’un choix de consommation, notamment au moment des courses alimentaires où les emballages plastiques ont encore une place de choix. En effet, si les rayons de supermarché fourmillent de produits suremballés, on peut choisir de renoncer à ce paquet de gâteaux en carton renfermant des sachets individuels en plastique. Et préférer alors une version moins empaquetée.

On pourrait aussi choisir de se rendre directement chez le fromager pour s’éviter l’assortiment vendu en grande surface sur un plateau en polystyrène. En bref, prêter une attention particulière à ses achats et leur conditionnement est l’un des mots d’ordre. Si ces derniers ne sont pas tous superflus, beaucoup ont une utilité toute relative. L’argument de la conservation des aliments est d’ailleurs "souvent avancé par le secteur de l’agroalimentaire pour justifier le recours à l’emballage plastique à usage unique", soutient Zero Waste France. Pourtant, une étude commune avec Les Amis de la Terre parue en 2018, assure qu’il n’est "pas possible d’affirmer (…) que les emballages plastiques permettent de réduire le gaspillage alimentaire. Bien au contraire, depuis les années 50, les déchets plastiques et le gaspillage alimentaire ont augmenté de manière concomitante".

Autre choix à faire devant les rayons : miser sur des solutions aujourd’hui en développement comme le vrac par exemple. Il gagne de plus en plus de terrain ces dernières années. En septembre 2020, une étude du cabinet Nielson pour le Réseau Vrac faisait part de l’intérêt des Français pour l’achat sans emballage. Alors qu’en 2019, 40 % des sondés disaient acheter en vrac, malgré la crise sanitaire, celui-ci a bien résisté en 2020 et sa croissance a grimpé de trois points.

Mais outre cet intérêt montant, quelques freins subsistent selon l’étude, parmi lesquels le prix, l’hygiène ou la praticité de l’achat en vrac. Acheter en vrac coûte-t-il plus cher ? Difficile pour le consommateur de se faire une idée réelle des prix pratiqués, dépendant en fait des produits achetés, de leur qualité, des tarifs fixés par les différentes enseignes, etc. Logiquement, considérant la main d’œuvre et la matière première en moins, l’achat en vrac par rapport à un produit similaire emballé devrait s’avérer moins cher. Et si la facture finale est parfois plus élevée, on pourrait l’expliquer par le fait que les aliments vendus en vrac sont souvent de qualité supérieure, biologiques ou plus "rares" que ceux que l’on peut trouver dans les rayons classiques. Et finalement, le vrac prend l’avantage sur deux arguments : moins de déchet d’une part, mais aussi moins de gaspillage alimentaire de l’autre, permettant d’acheter en plus juste quantité – et donc des économies.

Aller encore plus loin pour réduire ses déchets ? Miser sur le réutilisable. Tous les produits - jetables ou pas - ont leurs alternatives sans plastique : bouteilles en verre, ustensiles de cuisine en métal ou en bois, éponge réutilisable... En revanche, "la disparition du plastique impose de réintégrer certaines tâches domestiques au sein du foyer, soulève la sociologue Sophie Debuisson-Quellier. Nettoyer ce qui est réutilisable plutôt que jeter, accepter de prendre en charge des activités que l’on avait déléguées au plastique (et accomplies par les femmes) ... Dans les années 60-70, il a été présenté par les industriels et les distributeurs comme une façon de les libérer d’une série de charges domestiques. Revenir à des pratiques zéro déchet pose la question de la répartition de ces tâches".

Plastique ou pas, faire durer ses objets

Du réutilisable, oui, pourvu qu’il dure. La surconsommation de ce type de produit pourrait aussi représenter un problème. Collectionner et accumuler gourdes, tote bags et autres pourraient s’avérer totalement contre-productif.

Pour des objets qui durent dans le temps, la meilleure option est de choisir des modèles de qualité, s’évitant ainsi des tupperwares en verre trop fins qui casseraient au premier passage au lave-vaisselle par exemple. Quant aux produits en plastique, puisqu’ils sont inévitables, "prenons-les pour ce qu’ils sont : des objets qui résistent au temps", recommande l’ADEME. Ordinateur, téléphone, électroménager... Le plastique est bel et bien partout. Dans ce cas, "achetez d’occasion et à l’inverse, revendez, donnez, troquez… ou encore transformez ou customisez ! En somme, repoussez le plus possible leur fin de vie", note l’Agence.

Mieux trier

Après avoir réduit ses déchets plastiques, que faire de ceux qui restent ? Si pour l’heure le tri pose problème avec des disparités selon les communes et le flou des produits recyclables ou non, bientôt le doute sera levé. En 2022, tous les emballages, en plastique ou non, iront dans la poubelle jaune sur l’ensemble du territoire. Si certaines municipalités ont déjà passé ce cap, cette nouvelle consigne a pour but de permettre une meilleure collecte et donc un meilleur traitement. Selon l’organisme Citeo, 35 % des déchets jetés aux ordures ménagères en moyenne sont en fait recyclables.

En attendant, il faudra se référer aux consignes spécifiques à sa commune. Mais globalement, on peut jeter dans la poubelle jaune ses cartons, papiers et de nombreux emballages plastiques également. Il faudra toujours penser à y jeter des déchets qui ne soient pas souillés, les cartons repliés - pour éviter d’encombrer le container - et enfin le tout, tel quel, sans sac poubelle.

En cas de doute quant à la recyclabilité d’un déchet, les fabricants français ont l’obligation de mentionner les consignes sur l’étiquette.

Recyclable

Le ruban de Möbius est le symbole universel du recyclage. En revanche, lorsqu’il affiche un pourcentage à l’intérieur, il signifie la part de matière recyclée intégrée à la composition du produit.

triman

Le Triman, lui, indique que le produit doit être trié ou collecté pour être recyclé.

=> Revenir au sommaire du guide Comment vivre presque sans plastique ?

=> Lire le guide Se mettre (vraiment) au zéro déchet: mode d’emploi

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