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Tout savoir sur l'alimentation bio

Tout savoir sur l'alimentation bio

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Que recouvre l’appellation bio ? Quels sont les tenants et aboutissants de son agriculture ? Quelles règles, quelles lois l’encadrent ? Le bio est-il toujours gage de qualité ? Coûte-t-il plus cher ? Quels sont ses avantages sanitaires ? Environnementaux ? Panorama du sujet, avec la rédaction d'ID L'info durable.
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Ces articles ont été initialement publiés dans le guide IDÉES PRATIQUES #11 : Tout savoir sur l'alimentation bio, réalisé par ID L'Info Durable.

L'édito d'ID L'info durable

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L’agriculture biologique a pris ses racines en France dans les années 1920, d’après l’Agence Bio. Au départ discrète et marginale, cette appellation abonde désormais sur les étiquettes des produits alimentaires dans les rayons de supermarchés, des petites épiceries spécialisées aux grandes surfaces agroalimentaires.

Sans surprise, cette prospérité a largement été soutenue par un intérêt croissant des consommateurs. Les Français et les Françaises s’attachent globalement à manger mieux, pour leur santé d’une part, pour la planète de l’autre. Des arguments bien volontiers mis en avant par le marché du bio. Au point que l’on pourrait avoir tendance à faire aveuglément confiance aux supposées vertus d’un produit, dès lors que celui-ci arbore sur son packaging un attirail verdoyant.

D’un autre côté, attachés à la transparence, l’indice de confiance accordé par les Français aux produits biologiques a chuté en 2020 pour passer sous la barre des 6/10, note toujours l’Agence Bio dans son étude Spirit Insight. Un trop-plein d’offres disponibles pourrait-il avoir raison du bio ? Tous les bio se valent-ils ? Peut-on considérer que des géants de l’industrie alimentaire ont désormais la mainmise sur ce marché, au départ de niche ?

Pour la première fois, en 2021, les ventes de produits biologiques ont d’ailleurs pâti d’une chute de 3 % de leur chiffre d’affaires. Qui en est le coupable ? Que recouvre l’appellation bio ? Quels sont les tenants et aboutissants de son agriculture ? Quelles règles, quelles lois l’encadrent ? Le bio est-il toujours gage de qualité ? Coûte-t-il plus cher ? Quels sont ses avantages sanitaires ? Environnementaux ?...

Pour ce 11ème numéro d’Idées Pratiques, la Rédaction s’est penchée sur ces questions. Panorama, décryptage, clés et outils pour s’y retrouver dans l’alimentation biologique.

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Avant-propos : Entretien avec Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio

"Si l'on souhaite consommer bio, on peut, quels que soient ses moyens", explique-t-elle. La directrice de l'Agence Bio revient également sur la baisse des ventes en 2021 et les enjeux de demain.

Dans les années 2020, un contexte complexe

L’agriculture biologique trouve racine dans les années 1920 avant de se développer plus largement en France dès les années 1970 et 1980. Malgré une bonne réputation, le marché du bio accuse une chute inédite en 2021. Une première.

En effet, tandis que les surfaces bio sont en hausse de 9 % depuis 2020, "la valeur des achats d’aliments issus de l’agriculture biologique a reculé de 1,3 %" en 2021 par rapport à l’an passé, estime le ministère de l’Agriculture. Cette baisse s’inscrit dans un contexte de crise et emboîte le pas à une baisse globale de la consommation alimentaire des ménages (avec un recul de 2,28%).

Pour les agriculteurs, qui faisaient déjà état de difficultés de rémunération jusqu’alors - et malgré une bonne presse globale du secteur -, cette chute pourrait s’avérer un coup dur. Mais selon les projections des spécialistes, ce recul ne devrait pas durer. N’en reste pas moins que les conditions de travail des premiers concernés restent en question. Pour un avenir viable de tous, l’agriculture biologique devra vite retrouver ses lettres de noblesse et poursuivre sa route vers la transition alimentaire, estiment les acteurs du secteur.

📜 Lire l'article L'agriculture biologique, des années 1920 à 2020

Assiette bio : la question de la provenance des produits

Bio, de saison, local, en circuit court... Telles seraient les formules gagnantes d’une alimentation respectueuse de sa santé et de la planète. L’agriculture biologique française répond à un cahier des charges européen. Celle-ci jouit en outre de réglementations spécifiques nationales s’apposant au dit texte de l’UE.

Ainsi dans l’Hexagone, au sein de l’Union ou sur d’autres continents, le bio d’ici n’est pas forcément le bio d’ailleurs. Les normes de l’agriculture biologique diffèrent selon les régions, les pays du globe, ou encore les modes de distribution.

Ce dernier point représente ainsi une part non-négligeable de l’impact carbone global des produits. Comment s’y retrouver ? Faut-il privilégier le bio venu de loin, ou le conventionnel local ?

🌏 Lire l'article Provenance des produits : bio d'ici ou bio d'ailleurs ?

De la fourche à l'assiette

Les pratiques liées à l’agriculture biologique sont encadrées par un cahier des charges européen, excluant notamment l’utilisation de produits chimiques de synthèse, ou encore d’OGM. En revanche, certains pesticides considérés comme "naturels" - contrairement aux autres, sortis de laboratoires – restent autorisés.

En outre, les exploitants souhaitant faire du bio doivent se soumettre à une période dite de conversion pouvant s’étaler de quelques semaines à plusieurs années selon le type d’exploitation. Ce laps de temps est indispensable pour obtenir la certification et permet à l’agriculteur de se former, de modifier ses pratiques, et à la terre de se "nettoyer" des produits chimiques utilisés jusqu’alors.

Que garantit le cahier des charges ? Est-il suffisamment exigeant ? De quelles aides peuvent bénéficier les agriculteurs ? Le modèle bio est-il rentable pour eux ?

👨‍🌾 Lire l'article Agriculture bio : de la fourche à l'assiette

Quid des bénéfices sur la santé ?

Si les bénéfices environnementaux d’une agriculture biologique ne sont plus à prouver, la reconnaissance de ses bénéfices santé restent encore timide. Pourtant, c’est l’un des arguments principaux des consommateurs et consommatrices de bio. Selon l’étude Spirit Insight parue en 2020 pour le compte de l’Agence Bio, la première raison avancée par ces derniers est de "préserver leur santé" (pour 59 % des sondés). Et ce, devant l’assurance de consommer un produit de qualité, et de préserver l’environnement (en troisième position des préoccupations).

Plusieurs études sur la question appuient toutefois cette thèse : la consommation régulière de produits biologiques permettrait notamment de réduire les risques de cancer, d’obésité ou encore de maladies cardiovasculaires... Comment ? Principalement en limitant l’exposition des consommateurs aux pesticides chimiques de synthèse.

Cependant, le monde scientifique reste prudent, avançant la nécessité de travaux supplémentaires pour évaluer plus en profondeur la dangerosité exacte de ces dits pesticides, ainsi que leur "effet cocktail", lorsqu’ils sont associés les uns aux autres.

🔎 Lire l'article Alimentation bio : la santé dans l'assiette

Des différences de prix ?

Le bio séduit, certes. Mais sa réputation de "souci de riches" a toujours la dent dure. Et ce, tandis que les Français et Françaises se préoccupent chaque jour un peu plus de leur pouvoir d’achat, face à l’inflation galopante qui s’installe durablement dans les rayons des supermarchés.

Même si les produits labellisés semblent moins touchés par les hausses des prix que leurs équivalents conventionnels, l’addition d’un panier bio reste encore généralement plus élevée. Outre le contexte inflationniste tendu, induit par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, nombre d’études s’accordent à dire que le bio demeure plus onéreux. Et ce même si les comparaisons des paniers bio/non bio restent complexes. Pourquoi la note s’avère-t-elle plus salée ? Peut-on manger bio sans se ruiner ?

💶 Lire l'article Comment manger bio sans se ruiner ?

Une réglementation pointue

L’agriculture biologique, pour l’exécutif, n’est plus seulement française, mais se conjugue bel et bien à la mode européenne. Le 1er janvier 2022, une version renforcée du texte réglementaire de l’UE est entrée en application, entérinée en 2018 après un report d’un an lié à la crise sanitaire. Celle-ci se veut plus contraignante et entend renforcer les dispositifs jusqu’ici déjà en place. Les importations de produits biologiques doivent notamment être mieux cadrées, les mesures liées au bien-être animal plus poussées...

À ce dispositif européen, s’ajoutent en France d’autres contraintes dites plus exigeantes. Le cahier des charges de l’agriculture biologique dans l’Hexagone impose par exemple des restrictions relatives à l’utilisation de serres chauffées, ou encore à des élevages spécifiques tels que le lapin ou l’escargot...

Enfin, au-delà des fameux labels AB et Eurofeuille, certains acteurs du monde de l’alimentation bio ont mis en place d’autres certifications, assurant un niveau d’exigence plus élevé.

🖋️ Lire l'article Règles renforcées, labels... L'agriculture biologique sous la tutelle européenne

Et le goût dans tout ça ?

Les produits issus de l’agriculture biologique ont-ils meilleur goût ? C’est en tout cas un argument qu’avancent bien volontiers les consommateurs et consommatrices adeptes des régimes bio. Mais plus que le mode de production, la qualité gustative d’un produit pourrait plutôt relever de son caractère artisanal, traditionnel mais aussi et surtout de sa saisonnalité, notamment pour les fruits et légumes.

Enfin, la conservation de ces produits peut également poser question. Ceux-ci étant souvent sans additifs et autres conservateurs permettant d’allonger leur durée de vie, les dates limites de consommation peuvent ainsi être plus limitées qu’en agriculture conventionnelle. Quel produit pour quelle saison ? Comment éviter le gaspillage en conservant au mieux ses aliments ?

🍽️ Lire l'article Goût, conservation... Manger bio, un gage de qualité ?

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